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CTABANON
17 mai 2020

Les Blancs

Blancs

C’est une grande famille. 
D’abord par le nombre.
Marthe Blanc, née Laugier, épousa Kléber Blanc à Banon en 1927, ils eurent 13 enfants et je suis moi un des fils de leur 8ième, ma mère, un parmi 30 petits-enfants. Dans une vie de petit homme une famille comme ça occupe une grande place, déjà symboliquement mais aussi dans les comportements et réflexes qu’on nous transmet et qu’on adopte sans trop calculer. Il faut ensuite grandir et mettre cette encombrante compagne à sa place, ni trop haut, ni trop bas mais à sa place. Il est assez facile de tomber dans le piège de l’idéalisation, de faire de la famille de sa mère ou de son père une sorte de référence, de ne voir ses grands-parents que comme ils sont quand on va les voir une ou deux fois par an et qu’on sent le lien puissant qui nous lie tous ensemble. Martha est morte en 1997, Kléber en 2000, après des vies longues et bien remplies.

Il se trouve qu’en 1997 nous avions acheté une petite maison à Banon, celle de ce blog. Mon idée était, entre autres, de pouvoir passer du temps avec ma grand-mère, comme ça, au quotidien pour découvrir la femme qu’elle était. Elle mourut juste avant que ce soit possible. Nous avons ensuite habité cette maison de 1998 à 2003 et là j’ai passé du temps avec mon grand-père et j’ai pris des notes. J’ai ensuite passé du temps avec un de mes oncles, Jean qui était né en 1931 et j’ai complété ces souvenirs.

Je vis donc essayer de balayer le 20ième siècle en me centrant sur Banon et les Blancs. Kléber est né en 1904 à Simiane et a passé sa vie entière à Banon, à 10 km de là, à une époque où on ne partait pas. Une vie proche de la nature, de l’église, dans un environnement familial large mais figé, en supportant 2 guerres puis une vie portée par un état moderne qui se met en place, même dans les campagnes.

Dans cette histoire la mémoire va aussi nous jouer des tours. Je vais me contenter ici de reprendre mes notes et d’écrire mes impressions personnelles. Dans une famille si nombreuse il y a toujours plusieurs versions d’un événement. J’ai eu à ce jour 3 versions de la recette de la soupe au pistou que faisait Marthe, chaque fois qu’une de ses filles me la donnait elle jurait en être la seule détentrice et pourtant ces 3 versions étaient différentes. Ce qui marche pour le pistou est valable pour tout le reste, chacun finit par se faire une idée et quand on est 13 à se faire une idée ça fait 13 versions ou pas loin. Ces divergences peuvent parfois aller assez loin et faire monter certains dans les tours, « non, c’est pas possible, elle ne mettait pas ça dans le pistou, je tiens la recette de ma mère, qui est-ce qui t’a raconté ça ? »

C’est donc en terrain miné que je vais raconter mon histoire. Les années nous permettent cependant de ne garder que l’essentiel de tout ça, chacun avec son essentiel.

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